Bestmile lève 16,5 millions de dollars grâce à l’appui de fonds américains
28.08.2019
Et de trois pour Bestmile. La start-up basée à Lausanne clôture un tour de financement de 16,5 millions de dollars. Une levée de fonds de série B qui survient dix-huit mois après celle de décembre 2017, dans laquelle la jeune entreprise avait levé 11 millions de dollars, ainsi que celle de 2015 où 3,5 millions d’euros avaient été levés.
La start-up renforce son ancrage américain
Créée en 2014, la start-up lausannoise continue de croître. Le programme développé par la jeune entreprise permet de suivre en temps réel des véhicules sans conducteurs, en optimisant les trajets, les temps d’attente ou encore les croisements. En gros, Bestmile agit comme la tour de contrôle d'un aéroport en gérant tous types de véhicules, indépendamment des constructeurs et opérateurs. Avec la montée des véhicules autonomes, la technologie de Bestmile devient fondamentale.
Cette nouvelle levée de fonds a été menée sous l’impulsion de deux fonds américains. Tout d’abord Blue Lagoon Capital. Basée à Washington, cette société de capital-investissement est axée sur les technologies de gestion de l’infrastructure et de l’énergie. La société a pour objectif d’investir dans un nombre limité de sociétés de manière à ce que ses principaux mandants puissent apporter leur expertise opérationnelle de manière significative. Cela sera le cas avec Bestmile puisque deux membres de l’entreprise américaine intégreront le conseil d’administration de la start-up.
L’autre fonds américain est le californien Translink Capital. Si son siège est basé à Palo Alto, la société de capital-investissement possède quatre bureaux en Asie, à Pékin, Tokyo, Séoul, Taipei. «Cette participation de Translink Capital se révèle stratégique pour nous en vue de notre implantation en Asie, commente Raphael Gindrat. Pouvoir bénéficier de leur réseau et de leurs partenaires est une aubaine pour nous.»
Il est bon de souligner que les investisseurs du tour précédent, comme le genevois Road Ventures et les français Groupe ADP (Aéroport de Paris) et Airbus Ventures ont encore une fois été de la partie.
En plus des investisseurs, Bestmile renforce son activité aux Etats-Unis. L’entreprise va en effet annoncer sous peu un nouveau partenariat avec un opérateur américain qui possède une flotte de véhicules autonomes. Dès cette année, la jeune entreprise gèrera une dizaine de véhicules. L’idée est d’arriver à plusieurs centaines d’ici à deux-trois ans.
Les pays du Golfe en ligne de mire
Ces 16,5 millions de dollars vont être investis principalement pour le développement de la partie commerciale de Bestmile. Car ne l’oublions pas, la start-up a son centre technologique à Lausanne, mais son centre de vente, de marketing et de partenariat est à San Francisco, aux Etats-Unis. La jeune entreprise compte aujourd’hui 55 employés au total.
Après le marché US, européen et asiatique, Bestmile envisage désormais de mettre un pied au Moyen-Orient. L’entreprise est actuellement en discussion avec des opérateurs sur place pour nouer de nouveaux partenariats, notamment au Qatar et aux Emirats arabes unis, à Dubaï. «Nous avons toujours pour ambition de nouer de nouveaux partenariats, tant technologiques qu’économiques. Dubaï a prouvé depuis plusieurs années son attrait pour les nouvelles technologies. En ce qui concerne le Qatar, le pays va organiser la coupe du monde de football en 2022. C’est une occasion pour nous d’exporter notre savoir-faire. Nous avons la ferme volonté de figurer à cet évènement pour la gestion de véhicules autonomes.»
En parallèle, Bestmile continue sa marche sur le marché de l’automobile. Si la start-up «a déjà été approchée par Uber ou Waymo, filiale de Google», l’entreprise travaille aujourd’hui avec la majorité des constructeurs de navettes autonomes, comme le français Navya. L’entreprise vaudoise confie également qu’elle collabore avec des constructeurs automobiles, plus historiques.
Quant à ses activités annexes, l’entreprise veut continuer à percer le secteur VTC. Pour rappel, elle avait lancé son premier projet de «ride-hailing» avec la société américaine Alto l’an dernier. Bestmile espère aussi développer ses premiers projets de microtransit, à savoir des véhicules de transport public qui ne circulent plus uniquement sur une ligne fixe (d’un point A à B) mais à la demande. Une dizaine de potentiels projets devraient être dévoilés dans les mois à venir, notamment en Angleterre et en Allemagne.
Source et crédit photo: L'Agefi
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