12 août 2025

Separatic – Simplifier la capture du CO2 

Une jeune pousse incubée à l’Université de Fribourg développe et produit des systèmes innovants de séparation des gaz pour la capture directe du CO2 et la récupération de l’hydrogène. Son ambition ? Accompagner les industries vers la neutralité carbone grâce à une solution simple, efficace et bon marché. 

Contexte 

Les objectifs de réduction de notre empreinte carbone à l’échelle mondiale sont très ambitieux et limiter les rejets de CO2 ne suffira pas. D’où le déploiement de technologies d’émissions négatives (NET) afin d’éliminer une partie des rejets résultant des activités humaines. C’est dans ce contexte que Separatic développe des solutions de séparation des gaz basée sur des membranes innovantes, bon marché et faciles à déployer, en se concentrant sur la capture et la séparation du carbone d’effluents gazeux industriels. La start-up fait aussi de la récupération de l’hydrogène une composante essentielle de sa stratégie. 

Technologie 

La principale innovation concerne la séparation du CO2 des gaz de combustion à l’aide de membranes tubulaires en graphène, mises au point au cours des recherches de doctorat de Timur Ashirov, fondateur de Separatic. Couverte par plusieurs brevets, elle permet également la récupération de l’hydrogène pour les applications de piles à combustible. Grâce à l’intégration d’un adsorbant, les membranes améliorent considérablement l’efficacité de la séparation des gaz, en réduisant la consommation d’énergie de 5 à 9 fois par rapport aux méthodes traditionnelles. Le taux de perméation élevé réduit également d’un facteur 100 la surface de membrane nécessaire, ce qui permet de baisser considérablement les coûts. Le design modulaire permet en outre d’intégrer cette solution à toute installation existante.  

Maturité 

Après des tests réussis en laboratoire, au Danemark, Separatic développe des projets pilotes industriels avec des partenaires suisses tels que Plastic Omnium et le Groupe E Celsius. S’ils sont concluants, une entrée sur le marché est prévue pour la fin de l’année 2025. La jeune pousse vise en premier lieu l’Union européenne, où les objectifs de réduction des émissions de CO2 sont très stricts, puis envisage d’étendre ses activités aux marchés asiatiques. La technologie est particulièrement adaptée au secteur de la production d’énergie, mais elle pourrait aussi trouver application dans le traitement du biogaz. Soutenue financièrement par le programme Bridge Proof of Concept et par le pôle recherche de l’Université de Fribourg, Separatic cherche encore à lever des fonds non dilutifs, avant de s’adresser au investisseurs privés.  

« Nous prévoyons notamment de mettre en place une installation de capture directe de CO2 au Tadjikistan ; j’y ai grandi, à proximité d’une usine d’aluminium, et je souhaite garantir un air pur à ma communauté. » 

  • Timur Ashirov, CEO  

Ce portrait est tiré de la 2e édition du panorama des start-up cleantech publié en 2024. Découvrez la publication complète ici.

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