Daphne Technology développe des systèmes de filtration pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Conçus pour des applications terrestres et maritimes, ses solutions innovantes s’adressent aux secteurs les plus difficiles à décarboner. Après les oxydes de soufre, le méthane et le CO2, elle planchera sur la capture de l’oxyde d’azote et du protoxyde d’azote.
Transformer la pollution maritime en engrais. Telle était l’ambition première de Daphne Technology. Une application des principes de l’économie circulaire qui doit notamment permettre de réduire les émissions d’oxydes de soufre (SOx) et d’oxydes d’azote (NOx) des moteurs de bateaux. Si cette technologie de purification et de revalorisation des gaz d’échappement n’a pas encore conquis les océans, l’entreprise poursuit parallèlement le développement de son système de filtration pour des applications terrestres, s’adaptant aussi à l’utilisation de plus en plus fréquente de gaz naturel (méthane, CH4) par de nombreuses industries, à la place du diesel. «En plus du transport maritime, nos systèmes s’adressent aux sites de production de pétrole et de gaz, aux mines, aux générateurs d’énergie, aux cimenteries et autres activités industrielles difficiles à décarboner», résume Mario Michan, CEO et fondateur.
Permettant une réduction jusqu’à 99.1% des oxydes de soufre, l’efficacité du procédé SulPure® a été démontrée sur un prototype terrestre, puis en mer. Elle a permis à l’entreprise de lancer plusieurs études de faisabilité en Europe, pour des applications dans l’industrie du ciment, ainsi qu’au Brésil, dans le domaine de la production d’énergie. La technologie SlipPureä, a quant à elle, fait ses preuves sur un démonstrateur grandeur nature, permettant de réduire les émissions de méthane jusqu’à 75%. «On en parle moins, mais le méthane a pourtant un potentiel de réchauffement climatique 28 fois supérieur à celui du CO₂», souligne le CEO. En 2023, Daphne Technology a mis en place les premières démonstrations industrielles de cette technologie aux Etats-Unis, pour des applications terrestres et maritimes. Pionnière, elle entend en effet déployer ses solutions dans le monde entier.
Entre 2021 et 2022, des tours de table ont permis à l’entreprise de lever 23 millions de francs, faisant entrer au capital Trafigura, Shell Ventures, AET Tankers et J.P. Morgan, entre autres. Ces fonds doivent financer son développement technologique et commercial, notamment en vue de réduire les émissions de CO2 issues du torchage du méthane sur les sites d’extraction du pétrole, en partenariat avec Saudi Aramco. «Nous savons déjà capturer les oxydes de soufre et le méthane, et nous sommes à bout touchant pour la capture du CO2», résume le CEO Mario Michan. Dès 2027, l’entreprise planchera sur des systèmes de filtration de l’oxyde d’azote (NOx) et du protoxyde d’azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre résultant notamment l’utilisation de dérivés azotés de l’hydrogène, comme l’ammoniac (NH3). «Nous souhaitons proposer des solutions pour réduire les émissions de tous les gaz à effet de serre afin de lutter contre le réchauffement climatique», conclut-il.
Légende : Le plasma généré dans la cartouche par l’alimentation électrique WPP produit des électrons énergétiques dans les gaz d’échappement. Ces électrons interagissent avec les gaz d’échappement pour produire des espèces hautement réactives, notamment des radicaux hydroxyles. Ces radicaux hydroxyles réagissent avec le méthane, réduisant ainsi la teneur globale en méthane des gaz d’échappement. Les seuls sous-produits sont le monoxyde de carbone et l’eau.